Quand la couleur naturelle
rencontre le papier

Explorer la teinture végétale sur papier : une nouvelle dimension textile

Teindre du papier ? Oui, c’est possible — et c’est une aventure passionnante qui repousse les limites de la création textile. Mon travail autour de la couleur naturelle m’amène régulièrement à explorer des matières inédites. Cette fois, c’est l’univers du papier et de la cellulose végétale qui s’est invité dans mes projets.

Première expérience : des fils de papier teintés pour une œuvre textile

Tout a commencé lors de la résidence artistique de Camille Mugner à la Corderie Royale de Rochefort. Elle m’a confié la teinture de fils de papier, destinés à une œuvre textile. Un défi inattendu, mais totalement en phase avec ma démarche autour des pigments naturels.
Cette collaboration m’a permis d’expérimenter la réaction de la couleur sur un support différent, fait de cellulose pure, et d’observer comment les teintures naturelles s’y déposent et évoluent.

Quand la couleur naturelle rencontre le papier
Quand la couleur naturelle rencontre le papier

L'aventure continue : teindre le papier avec Magic Pulp

Quelques mois plus tard, c’est avec Ludovic de Magic Pulp que j’ai poursuivi mes explorations colorées. Ensemble, nous avons mené des tests de teinture sur divers papiers végétaux, en utilisant des pigments naturels. Ces expérimentations ont été présentées au Biomim’expo, salon dédié à l’innovation bio-inspirée, à Paris en juin dernier.

L’histoire s’est prolongée lors d’une exposition chez Procédé Chenel, entreprise pionnière dans la création d’objets et d’espaces en papier. Là, j’ai eu un véritable coup de cœur pour une robe en drop lin, que j’ai ensuite teintée à l’indigo naturel. Un résultat unique, à la frontière du design textile et de la sculpture en papier.

Quand la couleur naturelle rencontre le papier
Quand la couleur naturelle rencontre le papier
Quand la couleur naturelle rencontre le papier

D’où vient la cellulose ? Pas seulement du coton !

Contrairement aux idées reçues, la cellulose — matière de base du papier — ne provient pas uniquement du coton. Elle peut également être extraite de plantes locales comme le lin ou le chanvre français, deux ressources durables, biodégradables et à faible impact environnemental.
Promouvoir ces fibres, c’est soutenir une filière textile plus respectueuse de la planète et explorer de nouvelles alternatives au coton industriel.

Transmettre, sensibiliser, valoriser les matériaux naturels

Comprendre la matière, c’est déjà lui redonner de la valeur. C’est pourquoi je crois profondément en la transmission de ces savoirs, que ce soit auprès :

  • Des élèves et étudiants en design textile ou art appliqué

  • Des créateurs et marques en quête d’éco-conception

  • Du grand public, curieux d’explorer la teinture végétale et les matières renouvelables

Apprendre à fabriquer du papier, à filer du lin ou à teindre avec des plantes, c’est renouer avec des gestes oubliés — et imaginer des créations contemporaines, éthiques et durables.

En résumé : quand teinture végétale et papier se rencontrent

  •  la cellulose, qu’elle provienne du chanvre, du lin ou d’autres fibres végétales. Ces expérimentations montrent combien l’art, l’écologie et l’innovation peuvent s’entrelacer pour créer des projets porteurs de sens. Transmettre ces savoirs, valoriser les ressources locales et repenser nos matériaux est aujourd’hui essentiel pour construire une approche plus durable de la création textile et graphique.